27 janvier 2013
{22 Britannia Road} d'Amanda Hodgkinson
22 Britannia Road : c'est ici que Janusz, soldat polonais réfugié en Angleterre, s'apprête à retrouver sa femme Silvana et leur fils Aurek. Après sept ans de séparation, un nouveau pays, une nouvelle adresse pour se reconstruire loin de la Pologne dévastée.
Mais sur le bateau qui la ramène, Silvana s'interroge : comment renouer le fil ? Et si Janusz ne les reconnaissait pas, elle et Aurek ? Et si l'amour n'était plus là ?
Car la guerre a laissé des traces. L'exode, la faim et la souffrance ont imprimé de la tristesse dans les yeux de Silvana. Sans parler de leur fils Aurek, muet et méfiant devant ce père qu'il nomme l'Ennemi. Face au malaise, Janusz choisit le silence.
Quelques lettres jaunies dans une boîte à chaussure, des soupçons qu'on refuse de formuler... Et un terrible secret qui pourrait bien détruire à jamais cette famille.
Mon avis :
22 Britannia Road est un roman fort, un de ces romans qui savent si bien serrer le cœur, qui mettent à jour l'horreur qu'a pu être la guerre mais qui arrivent pourtant à parler d'amour et de rédemption.
Mêlant le présent et le passé d’un chapitre à l’autre, racontant chaque aventure séparément puis de manière conjointe, Amanda Hodgkinson amène doucement son intrigue, donnant des pistes, permettant au lecteur de se faire une idée des personnages, de ce qu’ils ont pu vivre, imaginant tout et son contraire, ne voulant pas forcément croire à l’horreur.
Difficile de rester insensible face à ses personnages qui ont failli tout perdre et essaient pourtant de survivre, difficile de ne pas être touché par ces héros qui tentent de revivre normalement, d’oublier le passé pour se construire un avenir. Leurs destins ne sont pas forcément remarquables, mais ils sont forts, forts de ces émotions ressenties et des difficultés traversées.
En plus de parler de cet amour difficile à maintenir dans le mensonge et le regret, 22 Britannia Road se penche aussi sur la difficulté à s’adapter dans un pays étranger, sur ses regards pas franchement racistes mais pas forcément accueillants qui sont le lot de beaucoup, sur ces différences bien souvent minimes mais qui peuvent vite devenir des montagnes.
A travers tout cela, ce roman nous conte une tranche de vie, nous embarque totalement dans cette après-guerre où reconstruction est le mot d’ordre. L’ambiance est particulièrement bien rendue, et l’on se sent transporté dans ce pays soumis aux restrictions, à la jalousie et à l’espoir.
L’auteur nous offre ici, un roman dur et fort, donc, un roman qui ne saurait laisser indifférent dans ces histoires qu’ils racontent, dans ces moments de doute, dans ces moments d’espoir, dans ces moments d’horreur, dans ces moments de tendresse, dans tous ces gestes du quotidien qui racontent la vie ; une belle découverte, qui reste longtemps en mémoire.
Le livre :
Sortie le 18/10/2012 chez Belfond
430 pages, 21€
A venir :
Le Dernier apprenti sorcier, tome 1 : Les Rivières de Londres, Ben Aaronovitch
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