04 octobre 2012
{Pure} de Julianna Baggott
Nous savons que vous êtes là, nos frères et soeurs.
Un jour, nous sortirons du Dôme pour vous rejoindre dans la paix.
Pour l'heure, nous vous observons de loin, avec bienvaillance.
Mon avis :
Difficile d’imaginer une dystopie Young Adult, dans un univers post-apocalyptique très marqué et très dérangeant, et pourtant Julianna Baggott l’a fait et même plutôt bien.
Si le roman commence de manière somme toute banale, dans un monde où l’on comprend que les chanceux et riches sont préservés sous le Dôme et où le reste de la population lutte pour s’en sortir dans un décor sombre et marqué par la misère, très rapidement, on se rend compte que l’intrigue va beaucoup plus loin que cela, et que l’ambiance est bien pire que ce que l’on avait imaginé.
L’univers que nous présente l’auteure, avec ses habitants fusionnés à divers objets, est complètement inattendu et particulièrement bien dépeint, trop même pour certains. Les personnages qu’elle nous décrit, avec leurs difformités, avec leurs différences, sont parfois difficiles à se représenter, et par moments, on a l’impression de se promener dans un musée des horreurs. Bizarrement, toutes ces parties dérangeantes donnent toute la force du roman et de son ambiance. Une fois la lecture commencée, et même si l’on est mal à l’aise, il devient difficile de se détacher, curieux de voir comment tout va évoluer, et surtout, jusqu’où l’auteure va pouvoir aller.
L’histoire en elle-même est plus classique et, par moments, plus attendue. Rien n’est vraiment surprenant et les révélations se devinent un peu à l’avance, mais pourtant, le tout est bien présenté, le rythme bon, le danger palpable et les personnages attachants. Pressia et Partridge, tous deux si différents forment un duo réussi, où chacun complète l’autre dans ses facultés, dans ses particularités mais aussi dans ses envies.
Julianna Baggott a osé livrer, ici, un roman particulièrement dérangeant, où certaines scènes sont difficiles à lire au vu des images qu’elles génèrent, où de nombreux passages mettent le lecteur mal à l’aise. C’est cette audace, cette prise de risque, qui donne, à mon goût, tout l’intérêt au roman, qui le rend foncièrement différent, et qui fait surtout que l’on va adhérer et adorer ou au contraire rester totalement réfractaire.
Au final donc, un roman à l’univers totalement en marge, et qui apporte un renouveau bienvenu dans une littérature parfois trop lisse. Pour ceux qui n’ont pas peur d’être secoués, pour ceux qui aiment les ambiances post-apo, le monde inventé par l’auteure a de quoi convaincre !
Le livre :
Sortie le 03/10/2012 chez J'ai Lu
535 pages, 14.90€
A venir :
Plan de table, Maggie Shipstead