{Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme} de Stefan Zweig
Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée... Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez la fugitive.
Mon avis :
Avant de donner mes impressions de lecture en tant que telles, je vais faire un écart et parler de l'objet "livre". J'ai eu la chance de me voir offrir cette édition limitée du Livre de Poche et je la trouve absolument magnifique dans son coffret très sympa. Un bel écrin pour du classique, avec des couleurs douces qui se prêtent pour moi à l'ambiance de la lecture.
Après cet intermède on ne peut plus intéressant, je vais quand même vous dire ce que j'ai pensé de cette nouvelle de Stefan Zweig. J'en avais entendu beaucoup de bien, et comme souvent dans ce cas, cela n'a pas été pour moi un coup de coeur, mais une lecture agréable, ce qui est déjà très bien.
Le style de Zweig m'a beaucoup plu, dans le sens où ses descriptions sont principalement faites de ressentis. Il a su très bien me faire passer les émotions, et je devinait (avec néanmoins une certaine distance) ce que pouvait vivre les personnages, et en particulier celui de Mrs C....
L'histoire m'a semblé tour à tour belle, pleine d'espoir, triste et tellement vraie. On est ou aura tous un jour à affronter des déceptions, de celles qui font vraiment mal et touchent au coeur de l'être. Pour cela, ce récit est très touchant et fait écho à plus ou moins grande échelle au vécu.
Là où cette histoire prend encore plus de sens, c'est lorsqu'on se replace à l'époque de l'écriture. La condition de la femme était bien différente et l'héroïne est donc particulièrement courageuse d'oser se dévoiler ainsi à un inconnu, dans une véracité qui lui fait et lui a fait honte des années durant. Stefan Zweig a retranscrit ainsi une sacrée petite bonne femme, et lui a donné en avance une certaine liberté, loin d'être évidente au début du XXème siècle.
Mon avis est donc enthousiaste et pourtant je ne peux pas parler de coup de coeur. Si j'essaie de me l'expliquer, je ne vois qu'une raison, ce n'était peut être pas le moment parfait, et ce n'est pas ce genre de lectures que je recherche en ce moment. A relire plus tard, peut être.
En conclusion :
Merci au Livre de Poche pour cette magnifique édition, qui reste un régal pour les yeux mais aussi pour l'esprit.
Lecture en cours :
Meurtres en bleu marine, C.J. Box